Gérer ses TOC

La maladie

En France le TOC est la 4ème maladie la plus fréquente traitée en psychiatrie après les troubles phobiques, les addictions et les troubles dépressifs. Cette maladie qui se déclenche généralement dans l’enfance a fait l’objet d’études qui ont démontré que les facteurs génétiques pouvaient jouer un rôle dans l’émergence des TOC, bien que cela reste encore mal défini. Plus de 50% des patients atteintes de troubles obsessionnels souffriraient d’au moins un autre trouble psychiatrique (bipolarité, dépression, phobie sociale, trouble du comportement alimentaire).

Les TOC (troubles obsessionnels compulsifs) touchent 2 à 3% de la population. Déjà présents dès l’enfance ils s’amplifient avec le temps, 65% environ des personnes souffrant de TOC seraient atteintes avant 25 ans, 15% après 35 ans et 50% avant 18 ans. Les TOC sont une manifestation du trouble anxieux qui se présentent comme des pensées intrusives et persistantes qui ne quittent pas l’esprit tant que le geste attendu n’a pas été fait, sinon cela va tourner en boucle et rester dans la tête de la personne atteinte. Il est déterminé comme une obligation qui doit être faite et qui s’impose à la personne pour que son esprit se relâche.

Les TOC les plus courants sont ceux de la contamination, de la vérification et du rangement.

Les symptômes

Il est important de savoir différencier les TOC des manies ; les TOC gâchent la vie au quotidien, ce sont des impulsions qui sont incontrôlables et qui font perdre plusieurs heures à ceux qui les contiennent. Ils sont un réel handicap au quotidien, ils sont des obsessions qui ne quittent jamais les pensées. À la suite de ces obsessions le patient peut rentrer dans une forme d’isolement social ; ne plus vouloir sortir de chez soi, s’isoler socialement. Ces obsessions se manifestent par des rituels : vérifier et revérifier que l’on a bien fermer portes et fenêtres, se désinfecter les mains plusieurs fois par heure, aligner les choses sur le bureau au millimètre prés. Le patient atteint de TOC reconnaît l’absurdité de ses gestes mais ne peut pas s’empêcher de les faire, il est dans l’impossibilité de contrôler ses actes.

S’en sortir

Les thérapies les plus adaptés sont les thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) qui visent à enseigner au cerveau à oublier ces habitudes forgées par la répétition. Avec un but étant de ne plus contraindre la personne à effectuer tel ou tel geste pour se sentir apaisé. Le but va être de désensibiliser en confrontant le patient aux situations qu’il appréhende pour pouvoir relativiser. Le traitement psychothérapique des TOC nécessite de rediscuter les pensées obsédantes en faisant prendre de la distance à celui qui en souffre.

L’exposition mentale est une technique ayant également fait ses preuves en psychiatrie, qui consiste à accepter voir même à rechercher les pensées désagréables pour apprendre à tolérer l’anxiété et l’inconfort dans lequel cela nous met pour finir par faire diminuer les symptômes. En travaillant sur soi plusieurs minutes chaque jour il est possible de voir les symptômes réduire considérablement voire même disparaître.

Et scientifiquement parlant ?

En suite de travaux à l’aide de neuroimagerie cérébrale, des chercheurs ont pu déceler que certaines régions du cortex : les orbitofrontales (au-dessus des yeux) sont très souvent impliquées dans l’arrivée de certains symptômes tels que le doute envahissant à l’origine des comportements de vérification. Ces troubles obsessionnels seraient causés par une dysfonction du système cérébrale de régulation et du contrôle des habitudes.

Ce sont donc plusieurs circuits cérébraux qui sont perturbés. On peut retrouver les ganglions de la base impliqués dans le comportement et la motricité et le cortex cingulaire antérieur de plus que celui orbitofrontal ; ce sont ceux impliqués dans la gestion des émotions. Ces zones sont en hyperactivité pour les personnes souffrant de TOC. Ceci peut être explicable par l’action de certains neurotransmetteurs tels que la sérotonine ou la vasopressine.

Ce sont les structures impliquées dans les émotions qui semblent présenter un dysfonctionnement et qui sont également retrouvées dans d’autres troubles psychiatriques tel que la dépression, les troubles anxieux ou la phobie sociale. Ce qui est spécifique au TOC c’est la perturbation des ganglions de la base qui sont à l’origine des problèmes de contrôle de l’action que l’on peut retrouver chez les patients atteints de toc.

Les troubles obsessionnels ont quelque chose en commun qui est la perte de contrôle, causée par une mauvaise connexion entre les régions du cerveau qui contrôlent les habitudes et le cortex préfrontal qui contrôle le comportement.