Le triage start

Qu’est-ce que c’est ?

Le triage médical, lorsque le nombre de patients à traiter dépasse la capacité de soin, permet de déterminer quels patients sont prioritaires et l’ordre dans lequel ils vont être traités et évacués, avec l’objectif de sauver le maximum de personnes.

Développée en 1983 par le Hoag Memorial Hospital et le Newport Beach Fire Department, cette échelle de triage peut être utilisée par les premiers répondants (ambulanciers, pompiers, policiers) et les professionnels de la santé lorsque le nombre de victimes dépasse le nombre d’intervenants disponibles sur les lieux.

L’acronyme START veut dire Simple Triage And Rapid Treatment.

Le but

Cette méthode rapide et efficace a pour but ultime de catégoriser les personnes blessées afin d’assurer la survie d’un maximum d’entre elles.

Le premier objectif de cette méthode de tri est de sauver les personnes qui ont les meilleures chances de survie.

La méthode de triage START peut être employée dans toutes les situations où le nombre de victimes dépasse la capacité de prise en charge par les secouristes, que ce soit pour des gros ou des petits évènements.

Le triage intervient en cas d’afflux massif de blessés. Il est souvent associé à la notion de triage de « catastrophe » et assume la contrainte de ne pas pouvoir sauver tous les patients. Le plus souvent il intervient lors de guerre ou d’attentats.

Lors d’un accident « standard », on a typiquement une équipe préhospitalière (médicale ou paramédicale) de deux ou trois personnes pour s’occuper de la victime. Dans une situation à multiples victimes, ce n’est plus le cas, on a plus de victimes que d’intervenants.

L’objectif du triage est de limiter au maximum les morts précoces

Les décès se répartissent en trois catégories :

· mort instantanée (50 %) : décès dans les secondes ou minutes qui suivent la blessure ;

· mort précoce (30 %) : décès dans les minutes ou les heures qui suivent la blessure ;

· morts tardives (20 %) : dans les heures, les jours, voire les semaines qui suivent la blessure..

Le tri est fait par un « médecin trieur » le plus expérimenté si possible. Dans les centres de triage militaires il est confié au chirurgien le plus expert et le plus élevé en grade.

Fonctionnement

Apposer une fiche de triage sur chaque victime avec la cote correspondant à l’état de santé de la personne.

Durée d’évaluation : 30 à 60 secondes par victime

Ce système nécessite seulement la vérification de trois éléments : respiration, circulation et niveau de conscience. Ces paramètres permettent de classer les victimes dans l’une ou l’autre des trois catégories, selon la gravité des blessures ou de la maladie et les soins à donner, soit « soins immédiats », « soins différés » et « morte non récupérable ».

Les personnes blessées encore vivantes sont extraites en priorité par les pompiers. C’est la règle : elles passent avant les personnes en arrêt cardio-respiratoire, qui nécessitent un massage cardiaque susceptible de durer des heures, sans certitude de finalement pouvoir les réanimer.

La classification

Les victimes sont classifiées en quatre degrés d’urgence avec 4 couleurs associées : Vert (mineur), jaune (retardé), rouge (immédiat) et noir (décédé).

Un enfant doit être considéré minimalement « jaune » et jamais « vert ». En effet ils représentent un risque de décompensation subite même si l’évaluation initiale est peu impressionnante.

Les victimes évacuées en premier sont celles classées dans la catégorie rouge, suivies de celles en orange, à la suite viendront les vertes et en dernier celles classées en section noires.

Vert

Déterminer l’état d’urgence :

Les victimes sont capables de se déplacer par elles-mêmes vers l’aire de rassemblement. Elles seront transportées normalement par autobus vers les centres de santé si elles sont en grand nombre. Regrouper les victimes dans un endroit sécuritaire. Même blessées légèrement, elles pourront s’aider mutuellement ou vous venir en aide.

Pour les personnes classées dans cette section les soins peuvent être différés et la prise en charge peut attendre jusqu’à 3h car elles ne nécessitent pas de soins immédiats.

Jaune

Déterminer l’état d’urgence : Respiration présente et < 30/minute ; Pouls radial (poignet) présent ; réponse adéquate aux ordres simples (orientés) Pour les personnes classées dans cette section les soins peuvent être différés et la prise en charge peut attendre jusqu’à 1h. La personne est stable et transportable, elle peut être évacuée vers une structure de soins classique, ou bien mise en attente avant les soins ou le transport. Rouge Déterminer l’état d’urgence : Respiration > 30/minute ; Respiration spontanée après ouverture des voies respiratoires ; Absence de pouls radial (poignet); Retour capillaire prolongé; Absence de réponse ou réponse inadéquate aux ordres simples (désorientés)

Pour les personnes classées dans cette section les soins doivent être immédiats et la prise en charge dans l’heure suivant l’évènement.

Noir

Déterminer l’état d’urgence : Inconscient, sans pouls et ne respire pas même après dégagement des voies respiratoires.

Ces personnes sont considérées comme décédées et leur transport s’effectue en dernier; – Les victimes catégorisées par le code noir seront réévaluées par les techniciens ambulanciers.

Dans ces conditions, il est inutile de s’acharner à traiter la personne ; on la confie aux traitements palliatifs. En effet sinon cela représente un gaspillage de ressources donc une perte de chances pour d’autres victimes.

Pour les personnes classées dans cette section le rapatriement s’effectuera en dernier et les victimes seront réévaluées par les techniciens ambulanciers.