Les AES (accidents d’exposition au sang)
Qu’est-ce que c’est ?
L’AES est un accident d’exposition au sang ou un liquide biologique contaminé issu d’une coupure, d’une piqûre ou d’une projection sur muqueuse. Les trois maladies facteurs de risque principaux de transmission sont le VIH (Sida), le VHB (hépatite B) et le VHC (hépatite C). L’accident d’exposition au sang parvient souvent entre un professionnel de santé et un patient et doit être pris en charge le plus tôt possible pour limiter la contamination.
Le 1er cas de contamination d’un personnel de santé date de 1984 avec une transmission du sida par piqûre de seringue usagée.
Qui est concerné ?
Les domaines concernés par les AES sont principalement ceux des professions de soins et de laboratoires, les métiers de l’industrie pharmaceutique et les salariés au contact de seringues jetées tels que les agents de nettoyage.
Mais le risque est également présent pour les patients victimes de négligence de la part des soignants. Par exemple lors d’un acte de chirurgie si le chirurgien se coupe avec le bistouri et continu l’acte sur le patient.
Ce sont tout de même les métiers de la santé qui présentent le plus de risques car les professionnels sont directement en contact avec des personnes présentant des plaies. 62% des IDE libéraux déclarent avoir été victimes d’un AES au cours de leur carrière.
Près de 55 000 personnes sont victimes chaque année d’AES.
Entre 2008 et 2015 le taux d’accidents d’expositions au sang a diminué de 23% dans les établissements de santé, selon une information relayée par Santé public France.
Les risques
Le taux de séroconversion après exposition percutanée (absorption à travers la peau) au sang d’un patient séropositif a pu être estimé à 0,3%.
Le risque de transmission de l’hépatite B si pas de vaccination est de 30%, de l’hépatite C est de 3% et du VIH est de 0,3%.
En dehors de ces trois maladies d’autres risques potentiels de contaminations s’ajoutent pour des maladies telles que le Chikungunya, la dengue, des agents viraux, bactériens, fongiques ou parasitaires et l’hépatite E.
Que faire en cas d’accident de sang ?
– Dès que vous le pouvez : nettoyez (eau et savon), rincez en abondance et désinfectez (Dakin, Bétadine, alcool à 70°) votre plaie sans la faire saigner, ou alors, rincez en abondance (eau et sérum physiologique) la muqueuse concernée, en cas de projection.
– Dans les 4 heures qui suivent l’AES (idéalement dans l’heure), le médecin de l’hôpital devra mettre en place en urgence tous les tests rapides de dépistages, la détermination précise du risque infectieux, le suivi sérologique et les traitements appropriés, voire de l’opportunité de débuter un traitement prophylactique. Avec une réévaluation systématique dans les 48 à 72 heures. La mise en route d’un traitement post exposition adapté réduit de 80% le risque de contamination par le VIH.
– Il est important de prévoir en urgence (sous son accord) un prélèvement sanguin sur tube sec du patient source d’éventuelles infections, afin d’établir son bilan sérologique (à vérifier en urgence l’infection VIH et les statuts VHC et VHB).
Mesures de prévention
La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire pour toutes les professions de santé, y compris en libéral.
Le respect des précautions générales d’hygiène selon l’arrêté du 10 juillet 2013 (à retrouver ici : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000027914606/) . Cet arrêté transpose les dispositions européennes et on y retrouve de nombreuses recommandations.
Utiliser un matériel adapté et sécurisé : porter des gants, jeter les aiguilles usagées dans un conteneur adapté, utiliser du matériel à usage unique, respecter les bonnes pratiques de manipulation d’instruments piquants ou coupants, respecter les recommandations de lavages et de désinfections de mains, porter une tenue adaptée si risque de projection.
S’informer quant aux conduites à suivre en cas d’AES
Les types d’exposition
L’exposition est dite importante si elle concerne une piqûre profonde avec une aiguille creuse ou un dispositif intravasculaire (artériel ou veineux).
Elle est dite intermédiaire si elle concerne une coupure avec bistouri, une piqûre avec aiguille intra-musculaire ou sous-cutanée ou une piqûre avec aiguille pleine.
Et elle est dite minime si elle concerne un crachat, une morsure légère ou une griffure, une piqûre avec seringue abandonnée.