Pénurie de médicaments ; l’UFC Que Choisir dénonce

La pénurie.

L’UFC-Que choisir constate que la pénurie de médicalement subit une forte croissance depuis plusieurs années et notamment entre 2016 et 2019 ou elle a triplé. L’association réclame des mesures à l’État en publiant une étude en ce lundi 9 Novembre.

Cette situation, qui a empiré avec la venue du Covid-19 est de plus en plus alarmante puisque ces pénuries concernent notamment des médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) « pour lesquels une interruption de traitement peut être susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients ». Il s’agit, par exemple, d’antibiotiques, d’anticancéreux, d’anti-parkinson ou d’anti-épileptiques.

En 2016, 405 médicaments ont connu une pénurie et en 2020 ce sont 2 400 ruptures qui devraient être constatées, soit six fois plus qu’il y a quatre ans.

Des chiffres accablants.

Dans 30% des situations, les industriels renvoient vers un autre médicament alors que selon l’UFC « les substitutions peuvent entraîner des effets secondaires plus importants, ou nécessiter un temps d’adaptation à la nouvelle posologie, particulièrement pour les patients âgés ».

Des « solutions de derniers recours » tels que la diminution de la posologie sont constatées pour 12% des cas et dans 18% des cas (1 sur 5) les laboratoires ne proposent pas de solution.

Rentabilité des laboratoires.

La majorité des médicaments en tension d’approvisionnement sont des médicaments anciens. 75% sont commercialisés depuis plus de 20 ans et les ¾ coutent moins de 25€. L’UFC que choisir annonce donc que « Les industriels semblent donc bien faire le choix de sécuriser l’approvisionnement des médicaments rentables, au détriment des plus anciens, pourtant toujours indispensables aux usagers. »

Les industriels ont fait le choix d’externaliser la production avec 80% de la fabrication des principes actifs en dehors de l’UE contre 20% il y a 30 ans.

L’UFC Que choisir en appelle à l’Etat.

L’UFC-Que Choisir a expliqué vouloir profiter de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale au Sénat pour appeler les pouvoirs publics à hausser le ton.

L’association de consommateurs plaide pour plusieurs mesures détaillées ci-dessous.

Les requêtes de l’UFC Que choisir.

L’obligation pour les laboratoires de constituer des stocks suffisants pour répondre aux besoins des usagers du système de santé pour l’ensemble des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ;

Le renforcement, dans la loi et dans les faits, des sanctions envers les laboratoires négligents dans leur gestion de l’approvisionnement du marché français ;

Que, si des relocalisations devaient être entreprises grâce à des financements publics, celles-ci ne concernent que des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), et prioritairement les plus anciens et concernés par des pénuries récurrentes ;

Le développement d’une production publique de médicaments, à même d’assurer la fabrication continue de ceux délaissés par les laboratoires.

Retrouvez ces mesures : https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-penuries-de-medicaments-devant-la-responsabilite-criante-des-laboratoires-les-pouvoirs-publics-doivent-sortir-de-leur-complaisance-n84943/