Vaincre sa timidité

La timidité.

La timidité … Ah ce sentiment que tant de personnes connaissent, lors d’une prise de parole en public ou lors du moment où il faut téléphoner à quelqu’un que l’on ne connait pas. Selon une étude du psychologue Philip Zimbaro, entre 40 et 60% des personnes présenteraient un certain degré de timidité.

Selon la définition du dictionnaire la timidité est caractérisée par une anxiété sociale et une inhibition comportementale résultant du sentiment d’être évalué par les autres.

La cause principale de la timidité est une faible estime de soi et un manque de confiance en soi. Elle va de la timidité de forme légère à celle qui handicape la vie au quotidien.

Le ratio de timidité entre les hommes et les femmes reste à démontrer, mais l’on considère que les hommes timides sont deux fois moins nombreux que les femmes timides. Pour des raisons sociales principalement : une femme timide est bien mieux acceptée qu’un homme, car l’image de l’homme est à diriger les évènements et il ne peut donc pas se renfermer sur lui-même.

Les timides, introvertis, sont souvent considérés comme les pacificateurs de la société, comme ceux qui « arrondissent les angles », car contrairement aux extraverti qui vont oser prendre la parole en public et qui vont parler très vite au risque de se faire détester, les timides vont eux prendre le temps de réfléchir à la situation et donc s’exposent moins aux dangers.

Les symptômes de la timidité s’apparent à ceux de l’anxiété avec des tremblements, des sueurs, la sensation de malaise ou de panique, des vertiges, des troubles du sommeil, des sensations d’étouffement etc.

Combattre sa timidité.

Occupez-vous donc de dresser une liste de vos qualités et de vos points forts, et concentrez-vous là-dessus. Si vous n’y arrivez pas prenez à parti un de vos proches pour aider à déterminer vos compétences et tout ce qui pourrait vous aider à augmenter la confiance que vous avez en vous.

Ensuite vient la trop grande préoccupation de soi. Obnubilé par vos faits et gestes pour que tout soit parfait vous devenez très sensible comme si vous étiez sur le devant de la scène avec tous les regards braqués sur vous. Relativisez, l’erreur est humaine (et vous aussi, quelle belle coïncidence) et vous avez le droit de vous reprendre si une phrase que vous avez dit ne correspond pas, si vous avez fait une faute de syntaxe ou autre erreur. Soufflez, cela vous aidera à faire redescendre votre pression et à garder votre calme.

Soyez indulgent avec vous-même, prenez le temps de faire les étapes nécessaires à votre avancée et n’ayez pas peur de connaître quelques rechutes. Si votre peur est la prise de parole en public commencez par faire un petit exposé devant deux ou trois personnes que vous connaissez, puis augmentez petit à petit votre public et bientôt vous serez digne des plus grandes conférences de Steve Jobs.

Si l’appréhension devient vraiment insupportable n’hésitez pas à contacter un professionnel de santé pour réduire vos sources d’angoisse. En effet la timidité peut être traitée par une thérapie comportementale qui apprend au patient à gérer son émotivité. Pour se faire le patient est mis dans des situations embarrassantes et doit prendre sur lui toute la durée de l’évènement, le but étant que le timide change d’avis sur la société en la sachant bienveillante et non négative.

Et scientifiquement parlant, qu’est-ce qu’on en dit ?.

De nombreux chercheurs observent la complexité du cerveau des personnes timides.

Elliot Beaton a observé que chez les timides certaines zones du cerveau (le cortex préfrontal médian et le gyrus frontal) sont en suractivité. Le cerveau du timide serait donc plus actif que la moyenne, ce qui induit donc qu’il souffre d’une réactivité excessive aux émotions exprimées sur les visages.

D’autres chercheurs ont eux observés que des zones du cerveau sont surexploitées et d’autres sous utilisées. Respectivement celles liées à la mémoire et à la planification sont particulièrement sollicitées et les fonctions liées à la parole sous-utilisées. Effectivement avec un peu de réflexion on se rend compte que tout cela semble logique puisque les personnes timides se focalisent sur les moments passés : un moment ayant été traumatisant, et sur les moments futurs : comment sortir de cette situation qui me hante. Nombreuses questions viennent à l’esprit telles que « que vont-ils penser de moi après cela ? », « que va-t-il m’arriver ? » sans pour autant se préoccuper du présent et du moment actuel.

Les personnes timides accordent plus d’attention aux détails et mettent plus de temps à prendre une décision ; certaines études montrent une corrélation entre sensibilité et comportement introverti.

Mais n’oubliez pas, la timidité n’est pas une fatalité.