La peur des aiguilles
La peur
Mécanisme indispensable à la survie de nombreuses espèces, la peur est un état physiologique naturel qui sonne un signal d’alarme contre le danger, pour but d’enclencher une réponse adaptative. La peur est à dissocier de l’angoisse ; l’angoisse est une attention portée à l’environnement, qui exacerbe les sens et la perception de la douleur, alors que la peur se focalise elle sur des objets et des situations précises en poussant à l’action.
Et scientifiquement, qu’est-ce qu’on en dit ?
Certains neurones produisant l’ocytocine (hormone de l’amour) sont fortement impliqués dans la régulation des émotions. D’après les chercheurs il y aurait une communication entre l’hypothalamus, les neurones produisant de l’ocytocine et l’amygdale.
La peur faisant appel à la mémoire d’un évènement ou d’un moment précis, les scientifiques ont étudié que toutes deux avaient une relation l’une à l’autre dans leurs modes de fonctionnement et leurs conséquences.
Les scientifiques ont découvert il y a quelques années que les évènements de peur intense créent des ‘engrammes’ qui sont des traces biologiques dans le cerveau. Des voies d’information entre les groupes de neurones sont renforcées à certains endroits précis par suite d’un traumatisme. Les engrammes ont principalement été observés dans le cortex frontal ainsi que dans l’amygdale : des régions cérébrales gérant les émotions.
Des travaux coordonnés par des chercheurs de l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives de Strasbourg (France) concluent que les traces laissées dans le cerveau par la peur sont susceptibles de se former dans l’hypothalamus. A ce jour nous savons que la mémoire est encodée dans l’hippocampe et est ensuite stockée dans le cortex. Grâce à une nouvelle méthode de ciblage génétique, permettant de toucher spécifiquement les neurones activés lors d’une réaction de peur, les chercheurs ont découvert « la formation d’engrammes hypothalamiques dont la manipulation altère drastiquement l’expression et le souvenir d’une peur. » L’amygdale est la première zone à reconnaître les stimuli du danger, inconsciemment, et qui enclenche une cascade de réactions. Il existe des connexions directes entre l’amygdale et les régions frontales. L’hypothalamus envoie des signaux qui vont provoquer un ensemble de réponses vis-à-vis du corps tels que transpiration, fuite, immobilité ..
Les aiguilles
La peur des aiguilles porte un nom : la bélonéphobie. Cette peur est souvent associée à la phobie de la vue du sang, appelée hématophobie. La peur des aiguilles peut prendre différentes importances. De la peur qui est surmontable à celle qui est visuelle, la peur peut contraindre dans divers soins médicaux.
Deux causes peuvent entrer en jeu dans la phobie des aiguilles : la génétique ou les événements de la vie. Les personnes atteintes de peur des aiguilles verront leur système cardiaque augmenter ainsi que leur pression sanguine, suivi de près de l’effet inverse qui va générer un réflexe vasovagal engendrant une baisse du rythme cardiaque et de la pression artérielle.
Sachez également que les phobies sont des peurs psychiques reconnues, et que l’on est aussi peu responsable d’une peur maladive qu’on le serait de sa varicelle. En revanche, ce dont on peut prendre la responsabilité, c’est de se soigner.
Considérer sa peur est un chemin vers le traitement, mieux les peurs sont acceptées moins on se ment à soi-même, plus on est en accord avec soi et moins on a peur. L’idéal est donc de ne pas se voiler la face.
Comment y remédier ?
Tout d’abord, essayer de comprendre son angoisse. Y a-t-il une explication rationnelle à votre peur des aiguilles ?
Si la phobie est visuelle, entrainez-vous à regarder des images d’aiguilles sur internet par exemple, puis petit à petit des vidéos de piqûres.
Il est crucial de parler de votre peur au professionnel de santé qui va vous piquer, cela l’aidera à vous rassurer et à comprendre votre comportement. Allongez-vous, sans regarder l’aiguille et pensez à autre chose. Concentrez-vous sur votre respiration pour vous calmer et changez-vous les idées.
« La connaissance c’est le pouvoir »
La réaction physiologique de terreur se place, comme nous l’avons vu ci-dessus, dans les zones de l’hippocampe et de l’amygdale qui ne sont pas celles de l’intelligence rationnelle. Plutôt que de fuir la peur il faut donc accepter de la ressentir jusqu’à ce qu’elle s’évapore, et par conséquent s’exposer à ce qui la déclenche. Un exercice de thérapeute consiste à supporter une exposition prolongée (entre 30 et 45 min) pour voir la peur affluer puis refluer. Cet exercice est privilégié d’être exécuté accompagné dans un premier temps, puis lorsque cela est supportable, seul.
En thérapie le travail cognitif (l’analyse des peurs) consiste à mettre en avant ce que l’on redoute réellement. En prenant un papier et un stylo, poussez le scénario catastrophe à son extrémité et posez-vous des questions ‘est-ce si grave ? les autres en sortent-ils indemnes ?’. Le but étant de trouver la croyance fondée sur laquelle repose votre peur.
Avancées technologiques
L’administration américaine vient de valider la demande de brevet d’un nouveau projet de Google X, le laboratoire de développement du moteur de recherche. L’innovation en question consiste à prélever du sang sans aiguille, grâce à un système sous pression. Une montre connectée compéterait le dispositif en analysant les données en temps réel, révèle le site Clubic.